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Analyse du changement urbain : mobiliser les ressources numériques

Reconstituer l’urbanité présente et passée d’anciennes villes industrielles :une voie de compréhension du changement urbain actuel

A partir d’un outil de reconstitution urbaine 3D évolutive appliqué à des terrains très circonscrits et susceptibles d'être comparés, un volet du projet ALARIC se propose d’enregistrer les changements survenus sur ces espaces et de mettre au jour les processus d’aménagement ayant prévalus sur deux siècles de lecture, jusqu’à aujourd’hui, façon détournée de rendre compte de la façon dont s’opère le passage d’une ville industrielle à post-industrielle. Givors, porte d’entrée sur de l’agglomération lyonnaise, et Terrenoire, porte d’entrée est de l’agglomération stéphanoise, sont les deux territoires retenus pour l’exploration de cette plateforme. Ils ont été choisis en premier lieu pour leurs spécificités urbaines, à savoir deux communes ou anciennes communes nées ou particulièrement transformées par la révolution industrielle du début du 19ième s, une histoire industrielle et urbaine qui s’est progressivement recomposée au profit de nouvelles logiques d'intégration aux agglomérations que sont Lyon ou Saint-Etienne et le basculement dans un autre univers technologique, économique et sociétal.

L’analyse de « la ville qui dure » est ici préférée à l’analyse de « la ville durable », car le tissu urbain est durable par nature. En prenant à rebours une catégorie dont la prise avec le réel est aujourd’hui discutable, l’enjeu se décale pour se focaliser sur une lecture de la durabilité elle-même et son corolaire, la nature du changement urbain. L’évidence d’une absence de table rase entre une « ville industrielle » et une « ville désinsdustrielle » impose de pouvoir analyser, mais aussi figurer autrement, un système évolutif de production de la ville, marqué par une superposition de continuités et de mutations progressives : « L'histoire urbaine, comme la ville actuelle, est d'abord caractérisée par l'inertie des formes matérielles et même des usages, ou leur flexibilité difficile […des…] petites transformations dont nous découvrons le sens qu'assez tard. […] La ville change, en second lieu, par des transformations qui supposent, au contraire, une action collective, plus ou moins consciente, organisée. […] la structure de la ville n'apparaît plus jouable telle qu'elle est, […] on se met à penser qu'il faut profiter d'une conjoncture qui offre des moyens pour changer les structures » (CHESNAU I. et RONCAYOLO M., (2008), p. 30-31).

Reconstituer l’urbanité présente et passée de ces espaces a pour ambition de permettre la compréhension de l’inscription spatiale des sociétés industrielles et post-industrielles, en mobilisant de nouvelles ressources numériques, comprises comme des outils de stabilisation des représentations associées à l’urbain. Ce volet du projet ALARIC relève ainsi d’une approche devenue classique en morphologie urbaine, « mobiliser la ville concrète », présente et passée, mais se distingue par le type de territoires étudié, et par ce souhait méthodologique d’explorer la possibilité d’exploitation à une échelle infra urbaine de la diversité des sources d’archives accessibles en histoire urbaine (les plans bien évidemment mais aussi les discours, les images sur un site donné). Un questionnement domine : comment figurer l’histoire urbaine narrée par les sources autrement que par le discours monographique, ou par la seule description de l’évolution du bâti, si l’on postule que l’explicitation des logiques urbaines renvoie d’abord à une histoire sociale, un jeu d’acteurs et de représentations ?

Reconstruct past and present urbanity of ancient industrial sites, a way to understand current urban change

Thanks to a digital plateform whose aim is to propose an evolutive reconstitution of urban sites in 3D, one aspect of the ALARIC project proposes to register the changes that occurred in some industrial sites since the beginning of the 19th century to nowadays, and to enquire about the planning process that prevailed during this period, as a way to report how change from an industrial city to a post-industrial one occurs. Givors, at the southern gateway to the urban area of Lyon, Terrenoire, at the eastern gateway to the urban area of Saint-Etienne, are the two selected sites to explore this plateform. They were chosen first for their specific urban features : Givors and Terrenoire are two communities that were either born during or much altered by the first industrial revolution at the beginning of the 19st century. This industrial and urban history was gradually recomposed in favour of new processes imposed by the integration to the urban centers of Lyon and Saint-Etienne and the changeover to another technical, economical and social world.

To analyse “the city that lasts” is more operational than to analyse “the sustainable city”; indeed, urban fabric is of a lasting nature. Hence, the focus will be on the analysis of the sustainability itself and its related issue, the nature of urban change. The lack of a clean sweep from the industrial city to the post-industrial one requires to analyse and to alternatively represent an urban production system that evolves through time, by superimposing strong continuity and gradual change. “Urban history, like the actual city, is characterized by the inertia of urban forms and even urban habits, or at least their lack of flexibility […] we discover the meaning of these small changes rather late. […] On the other hand, the city changes through transformations that imply, on the contrary, a more or less conscious and organised expression of a collective action. […] The existing city structure does not seem viable any more […] perhaps time has come to take advantage of circumstances that make it possible to change these structures.” (Chesnau I. & Roncayolo M., 2008, 30-31). How can the existence of the transition to modernity or of the inertia of urban development be evidenced ? New habits, new technics, new urban features appear and disappear, anticipating or contradicting a dominating model of urban fabric. In Terrenoire or Givors, the current dynamics of urbanisation are quite similar to the one that appeared after the Second World War and which is characterized by a prototype production of peri-urban areas.

The goal of the reconstruction of the past and present urbanity of those spaces is to allow for an understanding of the way industrial and post-industrial societies are organized. This part of the ALARIC project is in line with what is now a typical approach of studies in urban morphologies : “mobilizing the material of the past and present city”, through informatics tools. But it is made special not only by its studied spaces, but also by its methodological desire to explore the possibility to integrate, at the infra-urban level, all of the diversity of archival urban history (historical maps but also urban discourses, images of a specific site). One interrogation dominates : how can we represent the urban history narrated by those archives otherwise than by a monograph, or the simple registration of urban forms, if we hypothesize that the explanation of urban processes is based first and foremost on social history, an interaction between players and representations ?

Terrains d'étude : introduction à leur Histoire urbaine

Deux-siècles de transformation urbaine : Terrenoire

Représentation cartographique du changement

Intégrer la diversité des sources de l’histoire urbaine dans une plateforme numérique de reconstitution d’anciens territoires industriels : enjeux et problèmes méthodologiques

En règle générale il est souvent possible de conférer à une source historique un attribut spatial et un attribut temporel. Ce postulat simple permet la production de Systèmes d’information géo-historiques compilant des données hétérogènes, selon une structuration complexe. Lorsque les sources se complexifient et qu'il devient difficile de procéder à cette attribution à une échelle de temps ou spatiale très fine, on peut saisir un certain nombre de limites et questionner dans certains cas la pertinence d'un tel exercice. Deux interrogations sont principalement esquissées ici, problématiques qui resteront en discussion quant à la mise en œuvre de la plateforme de reconstitution évolutive d’anciens territoires industriels, effectuée en collaboration avec des chercheurs en informatique (LIRIS) qui la mettent en œuvre.

  • Comment indexer et figurer les sources d’archives interrogées dans un environnement numérique cartographique en l’absence d’une approche systématisée d’un type d’archives donné ? Autrement dit, à partir de quand, dans la perspective d’utilisation d’un outil numérique de représentation cartographique (pas nécessairement un SIG), a-t-on une source exploitable pour l’histoire urbaine ? Doit-on réduire le dispositif à ce qui permet une approche sérielle du bâti (approche en histoire urbaine mobilisant les SIG) ou au contraire considérer la diversité des sources de l’histoire urbaine, et notamment la possibilité d’exploitation des discours, des images produites pour rendre compte des représentations associées à la production d’un site urbain donné ?
  • Qu’entend-t-on par environnement 3D évolutif et quels apports pour la représentation en sciences humaines ? Pourquoi le recours à un mode de représentation en trois dimensions évolutif ?

De telles interrogations rejoignent une dynamique récente en Histoire (présente notamment dans les pays anglo-saxons, mais aussi en Europe et en France) qui questionne la place et l'utilité des outils numériques et ses enjeux en histoire. Une mise en regard des attendus méthodologiques de la plateforme développée au sein du projet ALARIC aux différents projets existants doit permettre de mieux comprendre les perspectives à explorer.

De la possibilité de représentation cartographique exploitant toute la diversité des sources de l’histoire urbaine

Les SIG historiques ont majoritairement été mobilisés en vue de produire des données quantitatives inédites sur la production de la ville : consommation des espaces, renseignement des mutations des fonctions et de la forme bâtie. Les recherches quantitatives (statistiques) utilisant les SIG sont bien plus développées en Histoire que l’utilisation de données qualitatives, parce que l’outil, instrument de vectorisation et de traitement statistique spatialisé, oriente vers ce type d’approche. Or traditionnellement le champ des sciences humaines utilisent des données plus hétérogènes : descriptions textuelles, images, photographies, cartes, ou encore une importante quantité de discours et descriptions textuelles, dont la manipulation dans un logiciel peut être envisagée, par leur intégration dans un environnement de données situées dans le temps et l’espace. C’est là cependant une approche relativement rare.

L’ouvrage de référence de I.N. Grégory, A Place in History: A guide to using GIS in historical research,, (2003), ne consacre que quatre pages aux données qualitatives dans les SIG historiques. Le chapitre montre que l’une des premières orientations de ce type de traitement réside dans la production d’un interface cartographique afin de consulter de vastes fonds d’archivage à des fins de valorisation numérique, dont le plus cité est Perseus Project, développé au sein d’un centre de recherche privé près de Boston, ayant référencé des fonds sur des thématiques aussi diverses que l’histoire gréco-romaine, ou les délibérations du Congrès. A une échelle infra-urbaine d’exploitation des sources dans un SIG, les exemples de développement d’outils exploratoires apparaissent plus rares encore, bien que bénéficiant d’une certaine médiatisation : ils concernent la description d’évolutions urbaines à partir d’un environnement de sources appelées grâce à un interface thématique de documents et interrogeables dans le plan. Le projet ALPAGE (Analyse diachronique de l’espace urbain parisien : approche géomatique) développé depuis 2006 en France propose ainsi un interface d’environnement de données d’archives projetées sur un fond cartographique constitué à partir de l’assemblement et du géo-référencement des plans d’Ilôts Vasserot.

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