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interdisciplinaire

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 //Compte-rendu réalisé par C. Périnaud - mis en ligne le 28.10.2014 // //Compte-rendu réalisé par C. Périnaud - mis en ligne le 28.10.2014 //
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 +===== Atelier expérimental 2 du projet ALARIC =====
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 +=== "Givors : observatoire du changement urbain - confrontations de temps et perspectives de recherches", 16 octobre 2015 ===
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 +== Propos introductif ==
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 +La confrontation des regards disciplinaires sur un même terrain d’étude est la ligne directrice de ces ateliers expérimentaux. La journée se propose de revenir sur les spécificités du site givordin afin de comprendre l’attrait de la recherche urbaine pour ce terrain. Givors a en effet constitué et constitue un terrain privilégié, en tant que laboratoire d’étude de la perception du changement urbain. Des années 1970, avec les programmes du CNRS portant sur le changement social et culturel, à aujourd’hui, de multiples projets de recherche ont ainsi produits un matériau dense et multiforme, associé à une série de récits autour des transformations urbaines, historiquement et disciplinairement situés. La confrontation de ces projets scientifiques doit permettre d’interroger la façon dont ils peuvent et ont permis de faire changer le regard sur Givors. En revenant sur les temps principaux d’une recherche passée et en cours, ce sont également les voies de conservation du matériau propre aux sciences sociales qui peuvent être interrogées.
 +
 +== Première partie, 9h30-12h30 : balade urbaine - Repérer l'incrémentation du changement à Givors ==
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 +**Animateurs : Clémentine Périnaud, doctorante en géographie-aménagement (projet ALARIC), accompagnée de André Vincent, ethnologue, directeur du responsable du service des Affaires Culturelles de la ville de Givors.**
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 +Articulée autour de plusieurs espaces de la ville industrielle givordine aujourd’hui disparus de son paysage urbain (gare d’eau, bassin du canal de Givors à Rive-de-Gier et site industriel VMC), la balade se propose de revenir sur la structuration du site de Givors et la gestion de l’héritage d’une organisation urbaine guidée par les nécessités de l’industrie.
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 +{{:cr_alaric_atelier2_givors161015_balade.pdf|compte-rendu de la balade urbaine à Givors.}}
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 +== Deuxième partie, 13h30-17h30 : transformations de la ville et productions de récits ==
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 +**Présentation du projet documentaire et scientifique, « résistance et crise à Givors »**
 +**Par Yves Bourget, documentaliste et Gaëlle Rivière, documentariste aux archives municipales de Givors**
 +
 +Le projet en cours de film documentaire sur Givors (sortie prévue en juin 2017) s’inscrit dans l’appel à projet DRAC-Région Rhône-Alpes sur les mémoires du XXe siècle. A dimension scientifique et culturelle, le projet aborde les transformations urbaines et sociales à Givors, en témoignant des « crises » du second XXe siècle (désindustrialisation, démolitions du Vieux-Givors, création du centre commercial, autoroute, assèchement du canal…), et en particulier les crises plus singulières, inscrites dans des parcours familiaux. Le projet s’intéresse donc à la notion de crise et aux réactions qu’elle engendre, individuelles et collectives. Quelle résonance peut avoir ce terme sur la vie des personnes ? Cette approche est une façon d’actualiser les connaissances sur Givors, constituant un matériau riche déjà constitué par des travaux d’historiens et de sociologues.
 +
 +Les transformations à Givors sont singulières : il est difficile de concevoir que l’assèchement du canal de Givors à Rive-de-Gier suivi de la construction de l’autoroute n’ait pas suscité d’opposition, que la disparition de ces lieux de l’identité givordine aient été si aisée. C’est seulement plus tard qu’un groupe s’est créé sur la question des nuisances associée à l’autoroute. De façon générale, la mobilisation contre l’autoroute après sa construction est une dimension qui n’a pas été vraiment travaillée par les universitaires. Aujourd’hui, cela pourrait-il se reproduire ? Pour explorer cette mémoire des lieux, le documentariste a par exemple recueilli le témoignage de l’habitant actuel de la maison jaune bordant l’autoroute. Cette maison est l’une des rares survivances de l’urbanisation des abords du canal à Givors. Le témoignage de son occupant, héritier du propriétaire de la maison ayant créé les Tuileries Berger, est une entrée possible dans l’histoire des transformations de Givors.
 +
 +//Une démarche participative de constitution d’une mémoire locale sur les crises givordines //
 +
 +Le projet souhaite prendre en compte l’actualité de la crise à Givors, mais en décentrant le regard. Crise générale, crise particulière de la ville, crise individuelle, l’idée est de pouvoir donner des éléments aux givordins qui permettent d’éclairer les modalités de réponse à la crise ou plutôt aux crises. Ces éléments sont produits par les habitants eux-mêmes, impliqués dans la recherche et dans les dispositifs de restitution. La démarche se veut participative et la plus horizontale possible dans la production de ce savoir. Deux saisons culturelles givordines sont programmées dans ce but (ateliers scolaires, d’arts plastiques), en partenariat avec la MJC de Givors.
 +
 +Le projet ayant débuté il y a peu, il est difficile de tirer des conclusions sur la façon dont les changements de Givors sont perçus aujourd’hui. Pour le moment, domine un discours du regret, des choses perdues, et surtout l’attente d’un bénéfice à ces transformations. La thématique du changement suscite en tout cas un réel intérêt, notamment chez les scolaires. Un participant s’interroge sur la crise qui surgit dans les discours. Désindustrialisation, changements urbains qui se traduisent par la désertification du centre ancien, désertification commerciale, individualisation, quelle crise semble le plus toucher les habitants ? Gaëlle Rivière répond à partir de son expérience auprès des collégiens : la désindustrialisation semble apparaître le plus rapidement dans les discours, au travers des images de la ville qui ne travaille pas, le fait d’être sans emploi.
 +
 +Un autre participant s’interroge sur la dimension spatiale du projet et sur les éléments de perception de l’espace à Givors, où s’imposent de grands tènements, vides d’urbanisation. La balade du matin a rendu plus sensible à Yves Bourget le fait que la ville de Givors cherche son centre, en trouve difficilement son usage : Givors est une enfant de l’industrie, et sa mère est morte. La pratique de la balade urbaine aide à mieux comprendre cette structuration pour penser son devenir.
 +
 +//Crise, résistance, résilience //
 +
 +Un participant interpelle sur la définition faite de la notion de « crise ». Le projet souhaite faire résonner ce mot chez les habitants, sans en poser au préalable une définition, afin de mettre en évidence sa polysémie. A l’origine, le terme de « résistance » était privilégié, cependant trop lié au contexte de Seconde Guerre Mondiale. A quoi résiste-t-on ? Qui réagit ou non et pourquoi ? Le mot « crise » fait surgir la perception d’une rupture, dont les ordres sont multiples. Un horizon de référence de cette démarche est le film documentaire [[https://www.youtube.com/watch?v=mystichTGL4|Se battre]], de Jean-Pierre Duret et Andréa Santana (2013), à l’initiative du Secours populaire. Le documentaire prend l’exemple de Givors pour poursuivre le quotidien d’hommes et femmes, travailleurs pauvres : la société produit des personnes exclues, effacées, le documentaire les met en scène, ainsi que les personnes qui les accompagnent.
 +
 +Le lien avec la notion de « résilience » s’est imposé dès l’origine du projet, autour de l’idée de « résilience citoyenne ». La véritable genèse du projet est ainsi à trouver dans l’entretien que Yves Bourget a pu réaliser avec Paul Vallon,grand résistant givordin et pendant trente ans le premier adjoint du maire Camille Vallin : [[https://vimeo.com/107920864|Givors, la guerre, la résistance]]. Cette rencontre s’est associée au désir de tisser des liens entre les résistances d’hier et d’aujourd’hui.
 +
 +**Méthodes de recherche sur le changement urbain à Givors - 1970-1990**
 +**Par André Vincent, ethnologue, directeur des Affaires Culturelles de la ville de Givors.**
 +
 +Givors est un terrain de recherche depuis longtemps, ce qui s’explique peut-être par le rapport de la commune à la ville de Lyon. Ville noire, ville rouge, ville ouvrière, ville franche, Givors serait dans l’imaginaire lyonnais emblématique de la ville ouvrière. Cela semble vrai en particulier dans les années 1970, dominées par les images des manifestations des métallurgistes, quand le contexte de désindustrialisation impose d’observer la fin d’un monde. A cette époque, la sidérurgie avec Fives-Lille, la métallurgie avec les établissements Prénat est en difficulté ou éteinte. Seule la verrerie s’est maintenue à Givors, probablement grâce à l’attachement d’Antoine Riboud au site. A cette époque, la croyance est à celle d’un retour de l’industrie lourde. C’est en fait la carte de l’implantation commerciale (Carrefour en 1976) qui est jouée par Camille Vallin, guidé par une stratégie d’ensemble de reconversion givordine, passant également par un programme de restructuration urbaine (chantier de destruction du Vieux-Givors ouvert en 1974).
 +
 +//Observatoire du changement social et culturel //
 +
 +Un premier programme de recherche du CNRS lancé dans ce contexte, Observatoire du changement social et culturel, vient souligner certains traits de l’identité givordine. Les chercheurs mettent en évidence l’existence d’une ville de quartier (celui des métallurgistes, des sidérurgistes…), ce qui renvoie à des formes d’organisations paternalistes de la vie sociale à Givors, évidentes dans le rapport à la verrerie Souchon ou aux Etablissements Prénat, un peu différentes dans le cas des établissements sidérurgiques Fives-Lille. Ces identités professionnelles très fortes et anciennes ne doivent pas masquer la diversité des origines culturelles des employés de ces usines. Terre de migration, Givors est également une terre communiste. Il est souvent oublié que Givors n’a connu que deux maires depuis 1953 : Camille Vallin jusqu’en 1993 et depuis Martial Passi, tous deux au parti communiste. La ville a dès lors une histoire officielle qui interroge sur la possibilité de faire ressortir d’autres éléments de son histoire. Les chercheurs soulignent ainsi en contre-point le rôle d’une jeunesse en rupture, une jeunesse qui ne s’inscrit pas dans cette histoire ouvrière et se retrouve confrontée au chômage. Le rock apparait comme un symbole d’une rupture empreinte d’une certaine filiation : le groupe local en couverture du festival //Rock and Folk// a pour nom //Factory//.
 +
 +//Identités givordines //
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 +Un second programme de recherche, Identités givordines, rassemblant des ethnologues lyonnais, est lancé en 1982-1983. Là encore, Givors est choisi comme terrain d’étude du fait de l’existence d’une très forte identité locale, et en particulier d’identités de quartier. Les Givordins se définissent encore aujourd’hui par leur quartier, ensuite seulement par le fait d’habiter à Givors. L’analyse des ethnologues est conduite à partir de l’approche du rock d’une part, qui dix ans après le premier programme de recherche a totalement disparu de la vie locale givordine, et des joutes nautiques d’autre part. L’étude des joutes révèle notamment l’importance du fleuve dans l’identité de Givors, par la mise en évidence d’une solidarité particulière portée par la société très ancienne des Sauveteurs de Givors, créée à l’origine pour intervenir en cas d’inondations puis ayant eu pour mission d’encadrer les joutes opposant les équipes de Givors-Ville, du Canal ou de Bans sur le bassin.
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 +//Le programme Ethnopôle //
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 +Dans la suite de cette redécouverte de la ville fluviale et l’achat par la ville de la maison des chapeliers Bruyas, une maison du Rhône est créée en 1988, devenue Maison du Fleuve Rhône : elle doit être le centre d’étude d’une anthropologie du fleuve Rhône. Le programme Ethnopôle doit faire vivre cet équipement (travaux de Jean Métral ou André Micoud). A l’origine avait été envisagé un musée de la Verrerie mais Camille Vallin, alors maire de Givors, et son premier adjoint, Paul Vallon, considèrent alors l’histoire industrielle de Givors comme achevée. Dans les années 1980, les politiques locales se concentrent sur la production d’équipements culturels (programme de l’architecte Jean Renaudie intégrant un théâtre et une médiathèque dans le centre de Givors). Dans ce contexte, le programme de recherche se constitue en aide au développement urbain de la ville, par la réinterrogation de son histoire fluviale doublée d’une distanciation avec son histoire industrielle. A l’encontre d’un enfermement produit par les lectures passées de l’identité givordine, le programme recherche les traces d’une culture du fleuve, ouvrant Givors sur un territoire supra-communal. Sociologues, anthropologues mais aussi géographes ou psychanalystes mettent en évidence que la ville industrielle est née du fleuve (besoins des verreries en sable du Rhône, infrastructures de navigation pour le transport des matières premières). La régularité des inondations (parfois plusieurs fois par an) oblige à intégrer le risque d’inondation dans le fonctionnement urbain, jusque dans l’architecture avec une adaptation des rez-de-chaussée des bâtiments. C’est une intégration également sociale et culturelle : le fleuve est l’espace du  non-travail, le hors de l’usine, par lequel on devient Givordin (traversée à la nage, participation aux joutes puis au water polo).
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 +//Programme de recherche et accompagnement du changement urbain //
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 +Ces programmes ont permis d’interroger la façon dont la ville de Givors s’est constituée et transformée. Revenir sur leurs résultats aujourd’hui interroge sur la fracture sociale et sur la forme prise aux sociabilités contemporaines. Ils interrogent sur les voies de la recherche-action : les trois programmes de recherche ont en effet accompagné des politiques municipales. Le dernier témoigne d’ailleurs d’un parti pris assez fort, avec le refus de jouer la carte de l’implantation de nouvelles industries.
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 +**Visite virtuelle et temporelle de Givors**
 +**Par Clémentine Périnaud - doctorante en géographie-aménagement, EVS-ISTHME.**
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 +De la balade urbaine du matin à une visite virtuelle du site, se pose la question de la conservation des signes fragmentaires du changement observé (témoignages sur les transformations, projets déposés) ou des interprétations faites sur le devenir de Givors, par exemple celles des projets de recherche décrits précédemment. La conservation de ce matériau d’archives est envisagé dans un environnement cartographique dynamique stable, avec pour enjeu d’en donner l’accès, potentiellement de l’enrichir de nouveaux éléments, et pourquoi pas, proposer un autre récit de territoire. L’originalité de l’approche suivie dans le cadre du projet ALARIC est de produire une vue à l’échelle d’un site urbain large et à une échelle de temps plus fine qu’accoutumée : la plateforme ne propose pas une vue du site urbain tous les quarante ou cinquante ans mais selon une certaine continuité temporelle. Pour comprendre le changement survenu, il apparait en effet nécessaire de pouvoir se replacer dans l’horizon de perception du fait urbain qui était celui des contemporains d’un projet donné, et en particulier des acteurs locaux qui viennent ensuite négocier l’inscription matérielle concrète d’un projet. La plateforme doit permettre de répondre à des questionnements spatiaux sur les dynamiques de transformation : après une crise (disparition des verreries de Givors en 1890, fermeture des Etablissements Prénat en 1966), quels projets ont été déposés dans les cinq ans, dix ans suivants ? Un projet d’infrastructure est effectivement réalisé, quel effet sur l’urbanisation ?
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 +//Renseigner les transformations urbaines à Givors //
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 +Pour produire une vue des transformations givordines, il existe des plans de référence mobilisables, caractérisés d’une part par la précision de la représentation géométrique des éléments urbains et d’autre part par le fait qu’elles informent sur la nature de ces objets, à l’échelle de l’ensemble du site. Assez rares, ils sont principalement constitués de plans cadastraux et d’ortophotographies aériennes consultables sur géoportail. Une fois géo- référencé, le contenu de ces documents est vectorisé dans un SIG. Sur cette base, il est ensuite possible de raffiner la connaissance du devenir des objets urbains d’une ville, pour la période post-1940 grâce aux photographies aériennes qui viennent couvrir le territoire tous les 2 à 6 ans, mais avec des qualités de définition très variable, pour les périodes antérieures par la collecte d’autres plans de détail, notamment issus des dossiers d’instruction de projets par les administrations municipales ou départementales. Dépendant de l’existence de projets, ces plans varient en localisation dans l’espace et en fréquence dans le temps mais, plutôt nombreux, ils permettent un renseignement efficace des transformations.
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 +//Modélisation et vue temporelle des transformations //
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 +La plateforme 3D-Use, développée par les chercheurs en informatique du LIRIS s’intéresse en particulier aux possibilités de représentation temporelle des objets urbains. A partir de la maquette 3D actuelle géoréférencée de Givors et du Modèle Numérique de terrain produits par le Grand Lyon, il est possible de cliquer sur les entités pour leur donner des attributs temporels (principe d’apparition/disparition). Les bâtiments actuels sont ainsi progressivement remplacés par les bâtiments disparus, en suivant les informations collectées dans les plans d’archives.
 +
 +La modélisation infographique du bâti disparu, et plus généralement le recours à la 3D est justifiée pour deux raisons. Un intérêt architectural ponctuel porte sur le bâti industriel disparu : il existe des plans de détail des hauts fourneaux Prénat ou du site de la verrerie Souchon-Neuvesel. Réalisé pour Terrenoire, ce type de modélisation de détail permet une meilleure compréhension des discours produits à l’apparition de ces paysages de la première révolution industrielle. Si une vue uniquement schématique des objets urbains du reste du site est proposé, l’environnement 3D assure cependant une perception du changement plus forte qu’en 2D. Il permet de se projeter plus aisément dans une organisation urbaine disparue et héritée aujourd’hui. La gestion d’une vue « iconographie » est envisagée, pour permettre une appréhension réaliste des lieux.
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 +//Vers un modèle participatif de renseignement des transformations urbaines ? //
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 +Au-delà d’une mesure du changement urbain dans le sens d’un recensement des transformations survenus, une vue projet doit constituer une première entrée de compréhension de ce changement, par la lecture des argumentaires en présence autour d’un projet en un temps donné. Un même travail de géoréférencement et de positionnement spatial est donc mené, relatif aux projets envisagés ou réalisés. Le positionnement spatial et temporel des projets est associée à la volonté de pouvoir accéder aux textes autour de ces projets (en test ceux des délibérations municipales). Il doit ainsi être possible d’accéder au matériau permettant une interprétation de la négociation qui s’est opérée sur l’urbain, les acteurs en présence, les enjeux. Une telle vue « projet » est possible, d’autres le sont, chacune organisant ces signes fragmentaires d’interprétation des transformations urbaines survenues. Il est possible d’envisager l’accès aux témoignages vivants sur des lieux, des projets, des transformations, qui gagnent à être positionnées dans le temps et l’espace.
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 +Quelle que soit la vue choisie, la nécessité de maintenir une continuité temporelle à cet environnement du fait de la disparité des éléments collectés dans le temps et l’espace oblige à insister sur la nature complexe de la maquette restituant une vue de l’urbanisation du site dans le temps : elle reste dominée par le manque d’informations. Si un plan de projet, un témoignage existe pour une date donnée, les traits de ce lieu, son usage, peuvent avoir changé sans qu’il soit possible de le renseigner. Tout ce qui apparaît dans la maquette n’a rien d’absolu, mais est relatif aux archives mobilisées : les dates d’apparition ou de disparition des éléments dépendent des archives, et ces dates sont imprécises (une antériorité ou une postériorité est toujours possible, voire une erreur issue des sources).
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 +Cette approche progressive de reconstitution de l’urbanisation de Givors au cours du temps suit en fait des principes à moindre coût (temporel, financier) d’exploration des transformations urbaines, qui correspondent bien à un type de patrimonialisation locale. C’est un modèle dont il est nécessaire d’envisager les prolongements participatifs qui se multiplient en ce domaine.
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 +**Echanges : Raconter Givors aujourd’hui : confrontation des regards disciplinaires.**
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 +Givors, aujourd’hui, voit son urbanité mise à mal par les mutations économiques et sociales contemporaines qui rendent par ailleurs son avenir incertain. Dans ce contexte imaginer la ville constitue un défi qui suppose, plus que jamais, de revenir sur les récits qu’on en fait à travers l’action, la réflexion ou les projets. Dans cette perspective, la table ronde entend réunir et confronter les discours générés par des approches disciplinaires différentes du terrain givordin avec l’ambition de donner sens aux décalages ou convergences que l’on pourra constater.
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