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 === Atelier expérimental 1 : saisir le quotidien terranéen - 18 juin 2014 === === Atelier expérimental 1 : saisir le quotidien terranéen - 18 juin 2014 ===
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-===== Atelier expérimental 1 du projet ALARIC ===== 
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-=== "Regards disciplinaires croisés: saisir le quotidien terranéen/à Terrenoire", 18 juin 2014 === 
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-== Propos général == 
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-ALARIC a pour projet initial de saisir et comprendre le changement urbain, et plus précisément le changement urbain sur d’anciens territoires industriels à l’urbanité spécifique. Terrenoire offre une lecture de deux séries de changements : le premier a consisté dans la mise en place d’un espace industriel qui, d’un point de vue qualitatif, ne subit pas de réelles transformations jusqu’aux années 1980, jusqu’au surgissement d’une nouvelle orientation urbaine pour Terrenoire. Que devient cette ville que l’on peut dès lors qualifier de post-industrielle ? Comment se saisir de sa matérialité urbaine ? Car ces reconfigurations spatiales, ces transformations structurelles s’expriment, bien évidemment de façon imperceptible, dans le quotidien des contemporains. Pratiques et formes urbaines se lisent ainsi comme banales, jusque dans leurs mutations. En proposant une lecture croisée de ce type de territoires et de la façon de saisir le quotidien urbain, l’enjeu est de pouvoir montrer comment plasticiens ou géographes ont pu ou ambitionnent de se saisir de cette matérialité, avec pour visée peut-être d’y dévoiler la structure évolutive du quotidien urbain. 
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-== Matin – visite de terrain == 
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-**« Lecture diachronique de Terrenoire —Urbanisation industrielle et post-industrielle » – C. Périnaud, doctorante EVS/IMU** 
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-Une lecture initiale de l’urbanité térranéenne proposée sur le terrain par Clémentine Périnaud, doctorante sur le projet ALARIC, a eu pour objectif de remettre en perspective la construction du paysage terranéen dont la stratification a progressivement été mise en évidence dans le parcours. Elle a été discutée par Cendrine Sanquer, animatrice de l’architecture et du patrimoine à la ville de Saint-Etienne, service Ville d’Art et d’Histoire. Celle-ci a pu éclairer les démarches récentes de patrimonialisation de ce quartier fortement marqué par des implantations industrielles symboles de la première industrialisation en France. 
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-A lire le document d’accompagnement de la visite de terrain - {{:atelier.18.juin.terrenoire.perinaud.pdf|}} 
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-== Après-midi – différentes démarches plastiques de saisine du quotidien urbain == 
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-Comment, en vis-à-vis de cette expérience, les chercheurs-plasticiens donnent à lire ce quotidien urbain ? Quelles sources et quels angles de vue peuvent en rendre compte pour une recherche en géographie-aménagement ? 
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-**Le tropisme géographique de la photographie contemporaine – D. Méaux (CIEREC)** 
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-Danièle Méaux, maitre de conférence en art plastique et en histoire de la photographie (CIEREC – EA 3068), s’est interrogé sur la façon dont certains photographes peuvent explorer aujourd’hui les espaces du quotidien urbain selon une démarche questionnante. Différents ouvrages critiques reviennent sur l’expansion de la photographie paysagère comme genre à part entière, depuis les années 1980. Cette tendance est à mettre en relation avec d’autres traits de la photographie tel que l’usage du grand format et le passage à la couleur. Elle s’associe à une tendance des photographes contemporains à mettre en place des questionnements de type géographique au travers de leur production, façon propre de réinterroger les territoires du quotidien.  
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-Les photographes ont nourri un très fort intérêt pour les paysages développés après guerre, notamment pour les zones périurbaines et commerciales à la frange des villes, pour des sites ordinaires re-considérés. Jürgen Nefzger a ainsi pu mettre en valeur leur caractère impersonnel de ces espaces, contradictoire avec l’idée de l’habiter. Dominique Auerbacher a pu souligner dans son travail l’uniformisation du mobilier urbain, la surabondance des enseignes. Nombre de photographes ont ainsi développé un intérêt sans jugement pour l’accélération de ces changements. Une autre tendance est ainsi celle de vouloir capturer la diachronie d’un espace (Beatrix Von Conta), sa polyrythmie, les traces d’un vieillissement qui s’effectue selon différents rythmes : les temporalités, usure de la pierre, rythme des floraisons, écaillement de la peinture, sont toutes appelées dans un même cadre. La photographie amène à prêter attention à la coexistence de ces rythmes différents.  
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-Les espaces révèlent également les rapports de pouvoir à l’œuvre (Thierry Girard). La photographie souhaite alors déceler les conflits existants au sein de la société, notamment sur l’occupation des sols. Les critiques ont ainsi pu évoqué un tournant spatial de la photographie, qui apparait comme un laboratoire de réflexions, mouvement qui s’est traduit par une démarche active de collaboration avec des praticiens de l’urbanisme, à l’exemple du travail de Gabriele Basilico commandé par la Datar.  
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-L’intervention de Danièle Méaux est revenue sur les raisons propres à l’histoire de la photographie dans ce tournant photographique, comme sur les déterminants extérieurs au champ de la photographie : ces travaux se font en effet le miroir de questions émergentes (développement, aménagement, cadre de vie, environnement). Un second temps de cette intervention a permis de qualifier cette façon propre à l’art photographique d’interroger les paysages. 
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-**Une démarche plastique d’appréhension des espaces urbains développée au sein de l’ESAD - K. Mokkadem (ESAD, Saint-Etienne)** 
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-Kader Mokkadem, enseignant-chercheur de philosophie et d’esthétique au sein de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne, a pu présenter le travail réalisé avec ces étudiants en esthétique, expérimentation des différentes manières de parcourir le territoire et produire des images, autant de façon différentes de voir ces espaces urbains. Un travail est ainsi mené sur la manufacture Plaine-Achille depuis plusieurs années, espace fortement industrialisé pour être reconverti depuis les années 2000 en quartier créatif, avec l’implantation de la Cité du Design dans l’ancienne manufacture d’armes. Une première stratégie est de chercher à changer l’image du territoire, non pas pour en proposer une autre, mais plusieurs autres, avec cette volonté de retravailler l’imaginaire du territoire, créer du désir, de la narration, et pas seulement dans une perspective documentaire. Vers quelle imaginaire peut-on tendre ? Il fallait en préalable aller sur ce territoire pour rendre compte des mutations en cours, après une consultation sommaire de la documentation. Chaque individu, une fois sur le terrain, est porteur de sa propre idée plastique et d’une forme de restitution particulière de cette expérience physique. Marcher, courir, naviguer sur Google map, photographier, dessiner, produire des cartes interactives de parcours sonores, restitution immédiate dans des « mini brut » ou un format plus imposant, la production a témoigné de la cohabitation de plusieurs manières de parcourir le territoire. 
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-**Numérisation et valorisation du fonds photographique Paul Martial, Musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole – P. Colantoni (CIEREC)** 
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-Philippe Colantoni, maître de conférences à l'UJM en génie informatique, a pu présenter différents outils informatiques d’exploitation du fonds de photographies industrielles Paul-Martial qui a été numérisé. Ces outils permettent de naviguer, de visualiser, d’annoter et de classifier très rapidement des images très spécifiques. Une plateforme à l’usage des chercheurs est ainsi en cours de développement. Elle propose la navigation dans un corpus d’archives de 3500 photographies industrielles numérisées en haute définition, à des fins de valorisation de fonds artistiques numérisés (VIVA ARTS). Premier aspect du projet, le scanner est exploité comme un appareil de mesure, de la coloration d’une image, permet le capatage du grain de la photographie. Le protocole de numérisation permet d’envisager une numérisation ultérieure du même corpus, afin de pouvoir mesurer l’état de conservation des documents. La résolution permet également de saisir des détails infimes, imperceptibles à l’œil nu (visages, textes publicitaires, numéros des machines-outils), permettant d’envisager de nouvelles perspectives de recherche sur ces fonds documentaires. La mise en place d’une infrastructure de méta data doit permettre d’envisager un traitement automatisé de ces fichiers numériques, afin de saisir des détails invisibles sur la photo d’origine. Le développement de ce type de plateforme pose des problèmes spécifiques aux outils numériques de valorisation d’archives, en particulier en matière de droit d’accès et de stockage des données. 
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-== Réflexions ouvertes dans la discussion == 
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-  * Ces expériences semblent tendre vers une démarche de critique de la perception, par une capture systématique des éléments non immédiatement perçus. Il semble être intéressant d’approfondir la généalogie de ce « tropisme géographique » dans la photographie, afin de mieux comprendre l’origine ce goût plastique pour les espaces hybrides et la façon dont s’y affirme une forme de sensibilité aux changements. 
-  * Dans les photographies de paysage, domine une certaine forme d’abstraction de la réalité spatiale par la composition esthétique. Le travail photographique garde au cœur de son propos une réflexion sur l’image, plus que sur l’urbain : démarche intuitive, elle met en évidence la subjectivité du photographe et le contexte culturel qui façonne cette subjectivité à l’œuvre. 
-  * Les pratiques d’organisation des séries photographiques pour produire une nouvelle narration renvoient au problème de l’indexation des images, des documents d’archives pour organiser un autre sens. Il reste intéressant de constater que la localisation et la datation des paysages, démarche consubstantielle de l’approche de l’histoire urbaine en sciences humaines, reste fortement présente également dans le champ de la photographie des paysages. 
-  * Le rôle de l’image dans les études urbaines est assez minoré. Certains intervenants rappellent le rôle majeur de l’anthropologie visuelle dans la connaissance des usages urbains et des études liées aux séries photographiques (le photographe Camillo Jose Vergara, l’anthropologue Sylvaine Conord), aspect peu abordé dans les interventions. La photographie reste souvent un oublié dans la collecte documentaire. Or la production de photographie autochtone permet de saisir le changement contemporain. A Terrenoire, un travail a été fait en ce sens en 2009 par Hannelore Girardot, ethno-sociologue. Des couvertures photographiques ont été réalisées dans les années 1970. Les sites conservent d’importants fonds de cartes postales anciennes dont la possible exploitation demeure une question de recherche qui rejoint les démarches réalisées après 1976 dans le cadre du programme de recherche du C.N.R.S., Observation localisée du changement social et culturel », associée pour les territoires étudiés au sein d’ALARIC à une enquête photographique sur Givors menée par Yves Lequin, interrogeant l’image comme « signe du changement social ». 
-  * Une meilleure connaissance des missions photographiques de la DATAR, leur contexte et leurs objectifs, peut apporter des éléments pour comprendre la place que peut prendre l’iconographie dans la compréhension des territoires, d’autant plus que de telles démarches associant plasticiens et praticiens apparaissent concomitantes de démarches dans plusieurs pays européens. 
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-//Compte-rendu réalisé par C. Périnaud - mis en ligne le 28.10.2014 // 
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